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28 mai 2013 2 28 /05 /mai /2013 14:53

CHAPITRE 16 : LA PRIÈRE DE « AL ISTISQ° » (DEMANDE DE PLUIE)

 

Après que l’auteur ait cité le chapitre de l’éclipse qui a pour cause le fait de faire peur aux gens de la punition d’Allah, il a cité (ra) la prière de la demande de pluie qui a pour cause la sécheresse c'est-à-dire l’absence de pluie, ou la stérilité de la terre. Car il est possible qu’Allah fasse descendre la pluie mais qu’elle ne soit pas « ghaythane » (une pluie salvatrice) et donc la terre n’en profite pas comme cela a été rapporté dans le hadith authentique : لَيْسَ السَّنَةُ أَلا تُمْطَرُوا ، وَلَكِنَّ السَّنَةَ أَنْ تُمْطَرُوا ثُمَّ لا تُنْبِتُ الأَرْضُ شَيْئًا → « la disette (stérilité), ce n’est pas que la pluie ne descende pas sur vous, mais la disette (stérilité) c’est que la pluie descende sur vous et que la terre ne fasse rien pousser ». Et ceci arrive parfois : il y a beaucoup de pluie mais il n’y a rien qui pousse ; et parfois il y a peu de pluie et la terre fait pousser.

 

Si quelqu’un demande « quelle est la cause de l’absence de pluie et la stérilité de la terre ? La réponse est que la cause ce sont les péchés d’après la parole d’Allah :

 وَلَوْ أَنَّ أَهْلَ الْقُرَى آمَنُوا وَاتَّقَوْا لَفَتَحْنَا عَلَيْهِمْ بَرَكَاتٍ مِنَ السَّمَاءِ وَالأَرْضِ وَلَكِنْ كَذَّبُوا فَأَخَذْنَاهُمْ بِمَا كَانُوا يَكْسِبُونَ

→ « Si les habitants des cités avaient cru et avaient été pieux, Nous leur aurions certainement accordés des bénédictions du ciel et de la terre. Mais ils ont démenti et Nous les avons donc saisis, pour ce qu’ils avaient acquis ».

Donc les péchés sont la cause du mal, des calamités, des fitan (épreuves), de la pauvreté et la maladie et autres choses qui font du mal aux serviteurs.

 

Donc si les gens reviennent à l’adoration d’Allah, à Son obéissance, Allah est alors plus généreux que Ses créatures, Il leur donne des bienfaits qui sont plus grands que ce qu’ils ont fait.

Alors s’il se produit une sécheresse ou une disette, il est légiféré pour les musulmans de demander la pluie à Allah.

 

Et le prophète عليه الصلاة والسلام a demandé à Allah la pluie, alors Allah a fait descendre la pluie sur place comme cela est rapporté dans le hadith de Anas Ibnou Malik (Ra) : un homme est entré alors que le prophète عليه الصلاة والسلام faisait la khoutba du djoumou’ah, alors il s’est plaint au prophète عليه الصلاة والسلام de ce qui atteignait les gens à cause de l’absence de pluie, alors il a levé les mains عليه الصلاة والسلامet a dit :  « Allahoumma aghithnâ » 3 fois (Oh Allah ! Fait descendre sur nous une pluie salvatrice), alors Allah a fait descendre la pluie, et comme cela est rapporté dans les ahâdith dans ce chapitre.

 

Et la descente de la pluie après la dou’â du prophète عليه الصلاة والسلام est une preuve qu’il est véritablement l’envoyé d’Allah car Allah a accepté son invocation et a secouru les musulmans et les a abreuvés. Et ce miracle était un miracle « ma’nawiyy » (moral, indirect) qui montre l’acceptation d’Allah des invocations de son envoyé

عليه الصلاة والسلام.

Et le secours (par la pluie) des banî isrâ-îl s’est fait par un miracle « hissiy » (physique). Si la pluie ne descendait pas Moussa عليه السلام demandait la pluie à son Seigneur, alors Allah lui ordonnait de frapper la pierre et il en jaillissait des sources d’eau, que les gens voyaient. Et ceci parce que les banî isrâ-îl étaient plus durs de nature et plus durs à se soumettre à la vérité et donc les miracles indirects ne faisaient pas effet sur eux, alors Allah leur a montré les miracles directs ; mais malgré cela ils étaient les créatures les plus stupides, comme Allah a dit : مَثَلُ الَّذِينَ حُمِّلُوا التَّوْرَاةَ ثُمَّ لَمْ يَحْمِلُوهَا كَمَثَلِ الْحِمَارِ يَحْمِلُ أَسْفَارًا → « Ceux qui ont été chargés de la Torah mais qui ne l’ont pas appliquée sont pareils à l’âne qui porte des livres ».

 

Hadith 406 :

 

On rapporte de Ibni ‘Abbâs - رضي اللّه تعالى عنهما qu’il a dit : « Le prophète - صلى الله عليه و سلم est sortie plein de modestie, habillé simplement, plein de dévotion, marchant calmement, plein d’humilité, alors il pria 2 rak’at comme il prie lors du ‘îd, et il n’a pas fait ce sermon que vous faites ».

[Hadith rapporté par les cinq et qualifié d’authentique par Attirmidhiy et Aboû ‘awânah et Ibnou Hibbâne].

 

عَنِ ابْنِ عَبَّاسٍ رَضِيَ اللَّهُ عَنْهُمَا قَالَ: « خَرَجَ النَّبِيُّ صلى الله عليه وسلم مُتَوَاضِعًا, مُتَبَذِّلًا, مُتَخَشِّعًا, ُتَرَسِّلًا, مُتَضَرِّعًا, فَصَلَّى رَكْعَتَيْنِ, كَمَا يُصَلِّي فِي الْعِيدِ, لَمْ يَخْطُبْ خُطْبَتَكُمْ هَذِهِ ». رَوَاهُ الْخَمْسَةُ, وَصَحَّحَهُ التِّرْمِذِيُّ, وَأَبُو عَوَانَةَ, وَابْنُ حِبَّانَ

 

1. Pour la prière d’al istisqâ°, les gens se rendent à la mousallâ du ‘îd, mais ils s’y rendent en toute humilité, en toute crainte, en toute modestie, sans être parfumée ni en portant de beaux vêtements, pour faire apparaître leur pauvreté et leur besoin.

Et la différence entre cette prière et celle du ‘îd, c’est que pour la prière du ‘îd, il recommandé de s’embellir et de se parfumer (pour les hommes) car la prière du ‘îd est une prière de joie et de remerciement (choukr), mais cette prière est une prière d’humilité et de résignation et donc il convient d’y venir en état d’humilité et sans embellissement. Sinon elle se fait de la même façon que la prière du ‘îd.

 

2. L’imam prie avec 2 rak’at comme pour le ‘îd (donc avec les takbîrât en plus), puis invoque Allah, et s’il veut, il fait d’abord l’invocation puis prie : tout ceci a été rapporté dans la sounnah.

 

3. Pour la prière du ‘îd, la khoutbah se fait après la prière. Mais pour al istisqâ°, il est permis que la khoutbah se fasse avant la prière ou après.

Et ici Ibnou ‘Abbâs (Ra) n’a pas dit que le prophète عليه الصلاة والسلام ne faisait pas de khoutbah mais il a dit qu’il ne faisait pas une khoutbah comme celle qui était faite par les gens à l’époque d’Ibnou ‘Abbâs (qui était probablement trop longue ou différente de celle du prophète عليه الصلاة والسلام).

 

4. Les gens de science doivent obligatoirement corriger les gens lorsqu’ils font le contraire de la sounna comme l’a fait Ibnou ‘Abbâs. Et si ça n’est pas fait les gens vont ignorer la sounna puis cela va empirer au point que de nombreuses sounna vont disparaître.

 

Hadith 407 :

 

On rapporte de ‘Âicha - رضي اللّه تعالى عنها qu’elle a dit : « Les gens se sont plaints au prophète - صلى الله عليه و سلم du manque de pluie. Alors il ordonna qu’on amène un minbar, il fut posé dans la mousallâ, il fixa un jour de rassemblement. Il sortit (vers la mousallâ) lorsque le soleil commença à apparaître, il s’assit sur le minbar, il fit le takbîr (dire « Allahou akbar ») et loua Allah, puis il dit : « Vous vous êtes plaints de l’aridité de vos terres, et Allah vous a ordonné de l’invoquer, et Il vous a promis de vous exaucer ». Puis il dit : « Louange à Allah Seigneur de l’univers, Le Miséricordieux, Celui qui fait miséricorde, Maître du jour de la rétribution, il n’y aucune vrai divinité en dehors d’Allah, Il fait ce qu’Il veut, Ô Allah ! Tu es Allah, il n’y aucune vrai divinité en dehors de Toi, c’est Toi Le riche et nous sommes les pauvres, fait descendre sur nous la pluie salvatrice, et fait de ce que Tu as descendu une force et qui nous permette de vivre jusqu’à un terme fixé ». Puis il leva les mains haut au point que la blancheur de ses aisselles apparut, puis il tourna le dos au gens et retourna son ridâ° (vêtement qui couvre la partie supérieure du corps) et garda les mains levées, puis il se tourna vers les gens et descendit et pria 2 rak’at. Allah fit naître un nuage duquel émana le tonnerre, l’éclair, puis il plut ».

[Hadith rapporté par Aboû Dâwoûd qui a dit que sa chaîne de transmission est bonne ».

 

Et le fait de retourner son vêtement est rapportée dans « le sahih » (Al Boukhâriy) par Abdoullah Ibnou Zayd - رضي اللّه تعالى عنه et on y trouve : « Il se dirigea vers la qibla, puis il pria 2 rak’at en y récitant à voix haute ».

 

Addâraqoutniy rapporte du « moursal d’Aboû Dja’far Al Bâqir » : « Et il retourna son vêtement afin que la sécheresse disparaisse ». 

 

وَعَنْ عَائِشَةَ رَضِيَ اللَّهُ عَنْهَا قَالَتْ: « شَكَا النَّاسُ إِلَى رَسُولِ اللَّهِ صلى الله عليه وسلم قُحُوطَ الْمَطَرِ, فَأَمَرَ بِمِنْبَرٍ, فَوُضِعَ لَهُ فِي الْمُصَلَّى, وَوَعَدَ النَّاسَ يَوْمًا يَخْرُجُونَ فِيهِ, فَخَرَجَ حِينَ بَدَا حَاجِبُ الشَّمْسِ, فَقَعَدَ عَلَى الْمِنْبَرِ, فَكَبَّرَ وَحَمِدَ اللَّهَ, ثُمَّ قَالَ: "إِنَّكُمْ شَكَوْتُمْ جَدَبَ دِيَارِكُمْ, وَقَدْ أَمَرَكُمْ اللَّهُ أَنْ تَدْعُوَهُ, وَوَعَدَكُمْ أَنْ يَسْتَجِيبَ لَكُمْ, ثُمَّ قَالَ: اَلْحَمْدُ لِلَّهِ رَبِّ الْعَالَمِينَ, الرَّحْمَنِ الرَّحِيمِ, مَالِكِ يَوْمِ الدِّينِ, لَا إِلَهَ إِلَّا اللَّهُ يَفْعَلُ مَا يُرِيدُ, اللَّهُمَّ أَنْتَ اللَّهُ, لَا إِلَهَ إِلَّا أَنْتَ, أَنْتَ الْغَنِيُّ وَنَحْنُ الْفُقَرَاءُ, أَنْزِلْ عَلَيْنَا الْغَيْثَ, وَاجْعَلْ مَا أَنْزَلْتَ قُوَّةً وَبَلَاغًا إِلَى حِينٍ" ثُمَّ رَفَعَ يَدَيْهِ, فَلَمْ يَزَلْ حَتَّى رُئِيَ بَيَاضُ إِبِطَيْهِ, ثُمَّ حَوَّلَ إِلَى النَّاسِ ظَهْرَهُ, وَقَلَبَ رِدَاءَهُ, وَهُوَ رَافِعٌ يَدَيْهِ, ثُمَّ أَقْبِلَ عَلَى النَّاسِ وَنَزَلَ, وَصَلَّى رَكْعَتَيْنِ, فَأَنْشَأَ اللَّهُ سَحَابَةً, فَرَعَدَتْ, وَبَرَقَتْ, ثُمَّ أَمْطَرَتْ ». رَوَاهُ أَبُو دَاوُدَ وَقَالَ: "غَرِيبٌ, وَإِسْنَادُهُ جَيِّدٌ" .

وَقِصَّةُ التَّحْوِيلِ فِي "الصَّحِيحِ" مِنْ حَدِيثِ عَبْدِ اللَّهِ بْنِ زَيْدٍ، وَفِيهِ: « فَتَوَجَّهَ إِلَى الْقِبْلَةِ, يَدْعُو, ثُمَّ صَلَّى رَكْعَتَيْنِ, جَهَرَ فِيهِمَا بِالْقِرَاءَةِ ».  

وَلِلدَّارَقُطْنِيِّ مِنْ مُرْسَلِ أَبِي جَعْفَرٍ الْبَاقِرِ: « وَحَوَّلَ رِدَاءَهُ؛ لِيَتَحَوَّلَ الْقَحْطُ».

 

1. Il est bien que l’imam fixe un jour précis pour se rendre à la prière de demande de pluie. Et d’après l’avis le plus juste, il ne leur dit pas de jeûner.

 

2. Il est bien que l’imam fasse la khoutbah d’al istisqâ° sur un minbar contrairement à la khoutbah du ‘îd.

 

3. Il est bien que la prière de al istisqâ° se fasse à l’endroit où se fait celle du ‘îd, c'est-à-dire à la mousallâ.

 

4. Il est bien que la prière d’al istisqâ° se fasse en début de journée mais il est permis de la faire à un autre moment tel que le dhohr ou la nuit, mais la sounna et le mieux c’est qu’elle se fasse en début de journée comme l’a faite le prophète عليه الصلاة والسلام.

 

5. Il est bien de répéter le tawhîd et surtout lorsque l’on fait l’invocation car c’est ce qu’a fait le prophète

عليه الصلاة والسلام ici, car dans l’invocation il est bien d’allonger et de répéter.

Exemple : اللَّهُمَّ اغْفِرْ لحَيِّنَا وَمَيِّتِنَا وَشَاهِدِنَا وَغَائِبِنَا وَصَغِيرِنَا وَكَبِيرِنَا وَذَكَرِنَا وَأُنْثَانَا  → « Ô Allah pardonne à nos vivants et nos morts, et nos présents et nos absents, à nos petits et nos grands, à nos hommes (mâles) et nos femmes (femelles) ». Il suffirait de dire « Ô Allah pardonne à nos vivants et nos morts », mais il est bien de répéter.

 

6. Il est bien que celui qui fait une invocation de faire « attawassoul ilallâh » (imploration d’Allah) pendant son invocation avec Ses noms et Ses attributs et en citant sa situation à lui (celui qui invoque) comme l’a fait le prophète عليه الصلاة والسلام.

 

7. Il est bien de lever les mains dans la dou’â de al istisqâ° car le prophète عليه الصلاة والسلام a levé les mains.

 

8. On ne lève pas les mains dans la khoutbah (sermon) sauf pour la demande d’al istisqâ°.

 

9. Il est bien de lever haut les mains dans al istisqâ° car le prophète عليه الصلاة والسلام a levé ses mains jusqu’à ce qu’on voit la blancheur de ses aisselles.

 

10. Il est bien dans la khoutbah d’al istisqâ° que l’imam se mette dans la direction de la qiblah et retourne son ridâ° (vêtement qui cache le haut du corps).

 

11. La prière d’al istisqâ° se fait après la khoutbah car c’est ce qu’a fait ici le prophète عليه الصلاة والسلام.

Et l’avis le plus juste c’est que parfois le prophète عليه الصلاة والسلام a commencé par la prière avant la khoutbah et parfois il a commencé par la khoutbah ou la dou’â puis il a prié عليه الصلاة والسلام.

 

12. Il y a ici la preuve de la puissance d’Allah car des nuages se formèrent, il y eu le tonnerre et l’éclair puis il plut.

 

13. Allah a relié les effets à leurs causes et ceci par Sa grande Sagesse, sinon Il est capable de faire descendre la puis sans nuage ni tonnerre ni éclair, mais Allah a rattaché toute chose à sa cause. Et parfois, il arrive des choses sans cause ordinaire comme le fait qu’Allah ait créé ‘Îssa عليه السلام sans père, et Il a créé Hawwâ° sans mère.

 

14. Le prophète عليه الصلاة والسلام a récité à voix haute dans la prière d’al istisqâ°. Et nous voyons que la voie du prophète عليه الصلاة والسلام c’est que la prière de jour se fait à voix basse sauf s’il s’agit d’un grand rassemblement comme la prière du djoumou’ah, la prière des 2 ‘îd, la prière de l’éclipse, la prière d’al istisqâ° car elles réunissent tout le monde.

 

15. La sagesse du fait de retourner le ridâ° c’est que la disette se transforme (en bonne situation), et le prophète عليه الصلاة والسلام faisait cela pour faire apparaître à Allah son optimisme.

La 2ème sagesse, c’est que comme on retourne le vêtement extérieur on montre que l’on va retourner le vêtement intérieur qui est le vêtement de la piété (« libâsouttaqwâ ») en revenant des péchés vers l’obéissance, car ce qui arrive comme calamités telles que la sécheresse a pour cause les péchés.

Et pour nous la 3ème sagesse, c’est le suivi de la sounna et du prophète عليه الصلاة والسلام.

 

Hadith 408 :

 

On rapporte de Anas - رضي اللّه تعالى عنه qu’il a dit : « Un homme est entré dans la mosqué le jour du djoumou’ah alors que le prophète - صلى الله عليه و سلم se tenait debout, prononçant le sermon. Alors il dit : « Ô messager d’Allah ! Les biens ont péris et les routes sont coupées, alors invoque Allah – glorifié et exalté – qu’il nous accorde la pluie. Il leva les mains puis dit : « Ô Allah accorde-nous la pluie ! Ô Allah accorde-nous la pluie ! …) ».

Il cita le reste du hadith qui comprend également l’invocation pour que la pluie cesse.

[Hadith agréé].

 

وَعَنْ أَنَسٍ رضي الله عنه : « أَنَّ رَجُلًا دَخَلَ الْمَسْجِدَ يَوْمَ الْجُمُعَةِ, وَالنَّبِيُّ صلى الله عليه وسلم قَائِمٌ  يَخْطُبُ. فَقَالَ: يَا رَسُولَ اللَّهِ, هَلَكَتِ الْأَمْوَالُ, وَانْقَطَعَتِ السُّبُلُ, فَادْعُ اللَّهَ عَزَّ وَجَلَّ يُغِيثُنَا, فَرَفَعَ يَدَيْهِ, ثُمَّ قَالَ: "اَللَّهُمَّ أَغِثْنَا, اَللَّهُمَّ أَغِثْنَا..." ». فَذَكَرَ الْحَدِيثَ، وَفِيهِ الدُّعَاءُ بِإِمْسَاكِهَا مُتَّفَقٌ عَلَيْهِ

 

 

Anas (ra) le rapporteur a dit : « Par Allah, on ne voyait pas dans le ciel de nuage (le ciel était bleu) alors Allah a envoyé un nuage de derrière « sal’ » (une montagne connue à Médine) qui était comme « attours » (un bouclier), c'est-à-dire qui était petit, et il s’est répandu, et il y eut le tonnerre et l’éclair, et il plut alors que le prophète عليه الصلاة والسلام n’était pas descendu de son minbar », au point que la pluie s’égouttait de la barbe du prophète عليه الصلاة والسلام.

La pluie dura une semaine complète et il pleuvait de jour comme de nuit, jusqu’à ce qu’un homme entra le djoumou’ah suivant, ou le même homme, et il dit : « Oh messager d’Allah, les constructions se sont détruites et les biens sont inondés, invoque Allah pour qu’Il l’arrête (la pluie) ». Alors le prophète عليه الصلاة والسلام leva les mains et dit : اللّهُمَّ حَوالَيْنا وَلا عَلَيْـنا، اللّهُمَّ عَلى الآكـامِ وَالظِّـراب، وَبُطـونِ الأوْدِية، وَمَنـابِتِ الشَّجـر → "Ô Seigneur ! Fais tomber la pluie aux alentours et pas sur nous. Ô Seigneur ! Dirige-la vers les pâturages (collines), les montagnes, les creux des rivières (vallées) et les plantations."

Et il montra le ciel avec sa main, et chaque partie du ciel qu’il montrait s’éclaircissait (c'est-à-dire que le soleil la traversait) par l’ordre d’Allah, alors les gens sortirent et ils marchèrent sous le soleil.

 

Il y a plusieurs profits immenses dans ce hadith :

 

1. La puissance d’Allah et lorsqu’Il veut quelque chose Il dit « koun » (soit) et elle est, une seule parole et rien de plus, et la chose est comme Allah l’a voulue.

 

2. Un signe de la véracité du prophète عليه الصلاة والسلام, car le fait qu’Allah réponde à son invocation immédiatement montre sa véracité et qu’il est véritablement l’envoyé d’Allah, car si c’était un menteur, Allah n’aurait pas répondu à son invocation, car le menteur n’est pas soutenu (lâ younsar), mais plutôt son aboutissement c’est la perte, l’échec et l’abandon. Ainsi Allah a accepté sa dou’â dans « al istisqâ° » et dans « al istishâ » (demande de l’arrêt de la pluie).

3. Si l’imam fait al istisqâ° dans le sermon du vendredi, il lève les mains comme cela est venu clairement dans cette version, mais ici l’auteur (Ibnou Hadjar) a cité juste une partie du hadith. Mais l’imam ne lève pas les mains pour autre chose pendant le sermon du vendredi : il ne lève pas les mains lorsqu’il fait dou’â pour les musulmans, ni pour l’amélioration de la situation.

De même les gens lèvent leurs mains lors d’al istisqâ° car ils suivent leur « khatîb » (celui qui fait le sermon), alors s’il est légiféré pour la khatîb de lever les mains, cela l’est également pour celui qui l’écoute et dit « âmîn » à ses invocations, car l’invocation est pour tous. Et dans la version d’Al Boukhâriy il est rapporté que les compagnons ont levé les mains avec le prophète عليه الصلاة والسلام dans l’invocation d’al istisqâ° alors qu’ils étaient assis.

 

4. Il est permis de parler au khatîb si c’est pour une maslahah (intérêt), car l’homme est entré et s’est adressé au prophète عليه الصلاة والسلام et le prophète عليه الصلاة والسلام l’a approuvé (c-a-d qu’il ne lui a pas reproché). Et l’approbation du prophète عليه الصلاة والسلام fait partie de sa sounna.

Mais si quelqu’un parle (avec un autre) alors que l’imam fait la khoutbah, ceci est interdit (harâm) et il ne bénéficie pas de la récompense du vendredi.

 

5. Il est permis d’informer à propos d’une situation difficile qui nous touche, tant que ce n’est pas pour se plaindre de ce qu’Allah a fait. Car c’est ce qu’a fait cet homme dans le but de demander au prophète

عليه الصلاة والسلام d’invoquer Allah.

 

6. Il est bien si on demande quelque chose d’expliquer la raison pour que celui à qui on demande soit convaincu, comme l’a fait cet homme en disant «  les biens ont été perdus et les chemins (ou les moyens) sont coupés » c'est-à-dire les moutons sont perdus car ils ne mangent rien et les chemins sont coupés car les chameaux sont maigres et donc ils ne peuvent plus se déplacer.

 

7. « Les choses apparaissent avec leur contraire » « وبِضدِّها تتبيَّنُ الأشياءُ ». Le bienfait d’Allah par la pluie apparaît avec la perdition des biens et la coupure des chemins à cause de l’absence de pluie.

 

8. Il est permis de demander à autrui qu’il fasse une invocation pour les musulmans, c'est-à-dire de demander à quelqu’un dont on espère que son invocation sera acceptée car il est pieux en disant « invoque Allah pour les musulmans pour ceci ou cela », comme l’a fait cet homme. En effet le prophète عليه الصلاة والسلامne lui a pas reproché cela.

Mais si on craint par cela qu’il soit imbus de sa personne, on ne lui demande pas de faire dou’â, par miséricorde pour lui.

 

Mais si tu demandes à quelqu’un pour ton propre intérêt en disant « Ô untel ! Fais « dou’â » pour moi », ceci est à éviter, car il ne fait pas partie de la sounna du prophète عليه الصلاة والسلام de demander à quelqu’un de faire une invocation pour soi-même, et parce que dans cela il y a le fait de se reposer sur l’invocation de cette personne, et parce qu’il est possible que cela amène à la prétention (ghouroûr) de cette personne et qu’il pense avoir le degré nécessaire pour qu’on lui demande de faire des invocations.

9  Donc il ne faut demander à personne de faire dou’â pour soi, mais il faut faire dou’â soi-même, Allah dit :   ادْعُونِي أَسْتَجِبْ لَكُمْ « Invoquez-Moi, Je vous exaucerai », donc on invoque soi-même Allah et il n’y a pas entre soi-même et Allah de voile.

 

• Si quelqu’un dit : « ‘Oukâchah Ibnou Mouhsin n’a-t-il pas dit au prophète عليه الصلاة والسلام invoque Allah qu’Il me fasse faire partie d’eux (les 70 000 qui entreront au paradis sans jugement ni châtiment) ?

9  Nous disons : « c’est vrai » mais le prophète عليه الصلاة والسلام n’est pas comme quelqu’un d’autre, le prophète عليه الصلاة والسلام a des spécificités qui n’appartiennent pas à autre que lui.

 

• Si quelqu’un dit : le prophète عليه الصلاة والسلام n’a-t-il pas dit aux compagnons (ra) : « quiconque d’entres-vous rencontre Ouways Al Qaraniy, qu’il lui demande de lui faire "al istighfar" (demande de pardon à Allah), et celui-ci fait partie des tâbi’îne ».

9  Nous disons : « c’est vrai » mais ceci est spécifique à Ouways car le prophète عليه الصلاة والسلام n’a pas dit aux compagnons (ra) « Demandez à Abî Bakr (ra) d’invoquer Allah pour vous », et nous savons avec certitude que Abou Bakr (ra) est meilleur que Ouways, mais ceci est spécifique à Ouways, et les spécificités (al khasâ-is) nous ne connaissons pas leurs causes, ceci est un bienfait d’Allah qu’Il donne à qui Il veut.

 

Mais si on demande à quelqu’un de faire une invocation générale, ceci est une bonne action envers autrui, envers celui qui fait l’invocation et ceux pour qui il fait l’invocation.

 

9. Le fait de lever les mains fait partie des causes d’acceptation de l’invocation. Parmi les "âdâb » (politesse) de l’invocation et les causes de son acceptation, il y a le fait de lever les mains, sauf dans les endroits où il n’est pas rapporté de la sounna qu’on les lève, on ne lève pas.

Exemple : entre les 2 prosternations on ne les lève pas, de même dans le dernier tachahhoud dans l’invocation, car ceci n’a pas été rapporté, mais c’est le contraire qui a été rapporté. Il n’est pas rapporté du prophète

عليه الصلاة والسلام qu’il a levé les mains dans l’invocation dans la prière sauf dans le qounoût.

De même le prophète ne levait pas les mains dans la khoutba du vendredi sauf pour al istisqâ°. Ainsi les compagnons ont fait le reproche à Bichr Ibni Marwâne lorsqu’il a levé les mains lors de la dou’â durant la khoutba du vendredi.

 

10. Il n’est pas légiféré de s’essuyer le visage avec les mains après une dou’â, car cela n’est pas cité ici.

Mais les savants ont divergé sur ce point :

      - certains ont dit que c’est une sounna, en se basant sur des ahâdith faibles, mais certains ont dit que ces ahâdith se renforcent les uns les autres et atteignent le degré de hassen (bon), comme l’a choisi Ibnou Hadjar.

      - d’autres savants comme Ibnou Taymiyyah disent que les ahâdith restent faibles et donc que cet acte est une innovation.

 

Par contre, concernant le fait d’embrasser les mains après avoir essuyé le visage avec c’est clairement une innovation, car ça n’est rapporté du prophète عليه الصلاة والسلام ni dans un hadith authentique, ni hassen, ni faible.

 

11. Il est permis de faire une invocation pour demander l’interruption de la pluie, mais pas de façon totale. En effet le prophète عليه الصلاة والسلام a demandé qu’elle tombe autour d’eux et pas sur eux, car si elle fait du mal à certains, elle est bénéfique pour d’autre.

 

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