Questions-Réponses tirées des fatâwâ de Cheikh Al ‘Outheymine (ra)
- Quel est le jugement du fait de faire une fête lorsqu’un groupe d’élèves a terminé l’apprentissage du Coran ?
→ Il n’y a pas de mal à cela, et cela n’entre pas dans le fait d’instaurer une fête, car elle ne se renouvelle pas pour ceux pour qui on a organisé cette fête, et parce qu’elle a une cause momentanée.
- Quelle est la règle concernant la « fête des mères » ?
→ Toutes les fêtes qui sont différentes des fêtes légiférées sont des innovations qui n’étaient pas connus à l’époque des pieux prédécesseurs, et parfois elles viennent même des non-musulmans : il y a donc avec l’innovation la ressemblance avec les ennemis d’Allah ; et les fêtes légiférées sont le ‘îd du fitr, le ‘îd du sacrifice, le ‘îd de la semaine qui est le jour du vendredi. Et dans l’islam, il n’y a pas d’autres fêtes.
- Quel est votre avis concernant le fait de fêter la naissance ?
→ Si ce qui est visé ici c’est la naissance de ‘Issâ Ibnou Maryam عليه السلام que les chrétiens fêtent alors le fait qu’un musulman la fête est sans aucun doute interdit, et fait partie des plus grands péchés, car cela revient à glorifier les rites des chrétiens, et celui qui le fait est en danger.
Et si ce qui est visé ici c’est l’anniversaire, alors c’est plus proche de l’interdiction que déconseillé.
- Quel est le jugement du fait de fêter la « fête de l’amour » ?
→ La fête de l’amour (saint valentin) est interdite pour plusieurs raisons :
- C’est une innovation qui n’a pas de fondement dans la législation
- Elle conduit à créer des liens amoureux interdits (sans mariage)
- Elle occupe le cœur à des choses contraires à la voie des pieux prédécesseurs.
- Quelle est la règle concernant le fait de se serrer la main, s’accoler, et se souhaiter bonne fête (attahni-ah) après la prière du ‘îd ?
→ Il n’y a pas de mal à ce genre de chose car les gens ne font pas cela en tant qu’acte d’adoration mais en tant que coutume, et par témoignage de respect. Et donc tant que c’est une coutume que la législation n’a pas interdite, la règle de base c’est qu’elle est permise.
- La « tahni-ah » a-t-elle une formule précise pour le ‘îd ?
→ Elle n’a pas de formule précise, mais ce qui est coutumier chez les gens est permis tant que ce n’est pas un péché.
- Quelles sont les règles du ‘îd al fitr et ses « sounnane » ?
→ 1. * Il est conseillé de faire le takbîr la nuit du ‘îd, c'est-à-dire depuis le coucher du soleil le dernier jour de Ramadâne, jusqu’au moment où l’imam arrive pour la prière.
* la formule utilisée est « Allahou akbar 2 fois, lâ ilâha illallâh 2 fois, Allahou akbar 2 fois, wa lillèhil hamd 1 fois » ou la même chose avec le takbir 3 fois à chaque fois.
* et il est bien pour les hommes d’élever la voix pour ce dhikr dans les marchés (magasins), les mosquées et les maisons. Mais les femmes n’élèvent pas la voix pour ce dhikr.
2. Il est conseillé de manger des dattes en nombre impair avant de partir faire la prière du ‘îd al fitr.
3. Se vêtir de ses meilleurs vêtements, et ceci pour l’homme ; quant à la femme elle ne met pas de beaux vêtement pour partir à la « mousallâ » du ‘îd, et il lui est interdit de partir parfumée ou découverte.
4) certains savants ont conseillé de faire le ghousl pour la prière du ‘îd car ceci est rapporté de certains prédécesseurs, et ceci est conseillé, comme c’est légiféré pour le vendredi pour le rassemblement des gens. Et donc si on fait le ghousl c’est bien.
5) aller faire la prière du ‘îd, et l’avis le plus juste est celui qu’à choisi cheikhoul islam Ibnou Taymiyyah c'est-à-dire qu’elle est obligatoire pour les hommes.
6) si le ‘îd tombe un vendredi, la prière du ‘îd se fait de même que la prière du djoumou’ah ; mais celui qui participe à la prière du ‘îd avec l’imam à le choix entre participer à la prière du djoumou’ah et prier le dhohr.
7) beaucoup de savants disent que lorsqu’on arrive à la mousallâ du ‘îd avant l’arrivée de l’imam, on s’assoit et on ne prie pas 2 rak’at ; et certains savants ont dit qu’on ne s’assoit pas jusqu’à avoir prié 2 rak’at de salutation de la mosquée et ceci est l’avis le plus juste.
8) sortir obligatoirement la zakât el fitr, et ceci avant la prière du ‘îd, et on peut la sortir un ou deux jours avant.
9) se souhaiter la bonne fête, et il faut faire attention au mélange des hommes et des femmes, aux femmes qui enlèvent leur voiles et serre la main de ceux qui ne sont pas des mahârim …, tout ceci fait partie des actes interdits.
Certains vont visiter les tombes pour le ‘îd pour souhaiter la bonne fête à ceux qui sont dans les tombes, et ceux-ci n’ont pas besoin qu’on leur souhaite bonne fête car ils n’ont ni jeûner ni fait le qiyâm. Et la visite des tombes n’est pas liée au jour du ‘îd, ni au vendredi, ou un autre jour et il est même rapporté que le prophète عليه الصلاة والسلام a visité le cimetière la nuit.
10) les hommes se font l’accolade et ceci ne comporte pas de mal.
11) aller à la prière du ‘îd par un chemin et revenir par un autre chemin.
- Quel est le houkm de la prière du ‘îd et quelle est sa description ?
→ La prière du ‘îd est un « fardou ‘ayn » (obligation individuelle) pour les hommes d’après l’avis le plus juste parmi les avis des ‘oulamâ.
Sa description :
- faire la « takbîratoul ihrâm » (takbîr d’entrée en prière)
- puis al istiftâh
- puis 6 takbirât
- puis on récite la fâtiha et une sourate avec, soit « sabbih » soit « Qâf » dans la 1ère rak’ah
- puis dans la 2ème rak’ah en se relevant du soudjoûd on se relève en faisant le takbîr (comme d’habitude) - - - puis on fait 5 takbirât en étant debout.
- puis on récite la fâtiha et une autre sourate, si on a récité « sabbih » dans la 1ère rak’ah, on récite « al ghâchiyah » dans la 2ème, et si on a récité « Qaf » dans la 1ère on récite « iqtarabat » dans la 2ème.
- Quelle est la règle concernant le fait qu’il y ait plusieurs prières du ‘îd dans une même ville ?
→ Si on a besoin de cela, il n’y a pas de mal, comme pour le djoumou’ah, comme par exemple le fait que la ville soit grande et le fait que certaines personnes se rendent de l’autre côté de la ville pour venir à la prière soit difficile. Mais s’il y a pas de besoin à cela, elle ne se fait que dans un endroit.
- Quel est moment de la prière du ‘îd ?
→ Son moment s’étend du moment où le soleil soit levé de la hauteur d’une lance (15 ou 20 minutes après le lever du soleil), jusqu’à « zawâl » (entrée de dhohr).
Mais il est sounna de faire tôt la prière du ‘îd al adha et de retarder la prière du ‘îd al fitr, car il est rapporté que le prophète عليه الصلاة والسلام priait la prière du ‘îd al adha lorsque le soleil était élevé de la hauteur d’une lance, et pour la prière du fitr lorsque le soleil était élevé de la hauteur de 2 lances. En effet, les gens ont besoin de temps au ‘îd al fitr afin d’avoir assez de temps pour sortir la zakât al fitr ; quant au ‘îd al adha ce qui est légiféré c’est de s’empresser d’égorger le sacrifice.
- Quelle est la règle à suivre si les gens ne sont au courant du ‘îd qu’après le « zawâl » ?
→ * pour le ‘îd al fitr, ils font le fitr le jour même et font la prière du ‘îd le lendemain.
* pour le ‘îd al adha, ils font la prière du ‘îd le lendemain et ne font le sacrifice qu’après la prière du ‘îd car « al oudhiyah » est liée à la prière du ‘îd, d’après l’avis le plus juste.
- Quel est le houkm du fait de faire la prière du ‘îd dans les mosquées ?
→ Ceci est déconseillé (makroûh) sauf pour une excuse, car la sounnah est de faire la prière du ‘îd dans le désert (à l’extérieur de la ville), car le prophète عليه الصلاة والسلام la faisait dans le désert. Et si ce n’était pas un objectif il ne l’aurait pas fait et ne l’aurait pas fait faire aux gens, surtout que la prière dans la mosquée de Médine est multipliée par 1000 ; de plus la prière du ‘îd à la mosquée fait perdre la visibilité de ce rite.
Mais depuis très longtemps, les musulmans la prient dans la mosquée de la Mecque, de même dans la mosquée de Médine.
Mais il n’y a pas de doute que pour la mosquée de Médine il est mieux de la prier à l’extérieur de la ville car c’est ce qui était fait à l’époque du prophète عليه الصلاة والسلام et ses califes bien-guidés.
- Si les gens font la prière du ‘îd al fitr dans la mosquée et que certains partent faire le fadjr dans cette mosquée, mangent-il des dattes avant la prière du fadjr, ou le mieux est-il de retourner chez eux puis de refaire des pas pour aller à la prière du ‘îd ?
→ S’ils ne peuvent pas revenir chez eux alors ils mangent les dattes avant de sortir de chez eux, car cette sortie est faite avec l’intention de la prière du soubh et la prière du ‘îd ; et s’ils peuvent retourner chez eux, qu’ils retournent après la prière du fadjr pour manger les dattes puis reviennent pour la prière du ‘îd.
- Quel est votre avis concernant la parole des fouqahâ disant qu’il est sounnah de manger du foie d’al oudhiyah ? Y a-t-il une preuve de cela ?
→ Il est sounnah de manger de « al oudhiyah » et ceci a une preuve dans le coran et la sounnah, Allah a dit : فَكُلُوا مِنْهَا وَأَطْعِمُوا الْبَائِسَ الْفَقِيرَ → « Mangez-en vous-même et faites-en manger le besogneux misérable ».
, et le prophète عليه الصلاة والسلام a ordonné de manger du sacrifice et en a mangé lui-même.
Quant au fait de choisir de manger du foie, les fouqahâ ont choisi cela car c’est ce qui se prépare le plus rapidement, et non parce que c’est un acte d’adoration.
- La prière du ‘îd est-elle légiférée pour le voyageur ?
→ Elle n’est pas légiférée pour le voyageur de même que la prière du djoumou’ah, mais si le voyageur se trouve dans une ville où se fait la prière du ‘îd, il lui est ordonné de prier avec les musulmans.
- Quelle est la sagesse du fait de prendre un chemin différent à l’aller et au retour de la prière du ‘îd ?
→ * le fait de suivre le prophète عليه الصلاة والسلام car ceci est sounnah
* faire apparaître le rite de la prière du ‘îd dans toutes les rues de la ville
* le fait de prendre connaissance de la situation des pauvres (pour leur faire aumône)
* les 2 chemins attesteront le jour de la résurrection
- Quand fait-on al istiftèh de la prière du ‘îd ?
→ Al istiftèh se fait après le « takbîratoul ihrâm » comme ont dit les savants, mais si on la fait après les takbirât (en plus), il n’y a pas de mal.
- Quel est le houkm si l’imam oublie les takbîrât du ‘îd et s’en souvient seulement après avoir commencé la récitation ?
→ Dans ce cas il ne fait pas les takbîrât car c’est une sounna dont le moment (et l’endroit) est passé, comme dans le cas où on se souvient de al istiftèh après avoir commencé la récitation.
- Que faire si on rejoint l’imam dans la prière du ‘îd et qu’il est en train de faire les takbirât en plus, rattrape-t-on ce qui a été raté ?
→ Si on rejoint l’imam alors qu’il fait les takbirât, on fait d’abord takbiratoul ihrâm, puis on répète après l’imam (on le suit) dans ce qui reste des takbirât et on ne rattrape pas ce qui est passé.
- Quel est le houkm du fait de parler pendant la khoutba (sermon) du ‘îd ?
→ Ceci est un point de divergences entre les savants :
* certains ont dit qu’il est interdit de parler alors que l’imam fait le sermon du ‘îd
* d’autres ont dit qu’il n’y a pas de mal à cela car le fait d’assister au sermon n’est pas obligatoire, donc le fait de l’écouter n’est pas obligatoire.
Il n’y a pas de doute que cela fait partie du respect de ne pas parler car cela l’occupe et occupe ceux qui sont présents.
- Est-ce qu’il est sounnah pour la khoutba du ‘îd que le khatîb se mette debout ou est-il valable qu’il soit assis ?
→ La sounnah pour le khatîb du ‘îd ou du djoumou’ah, c’est qu’il soit debout comme cela est confirmé du prophète عليه الصلاة والسلام.
- Quel est le jugement du fait de commencer par la khoutba avant la prière le jour du ‘îd ?
→ Ceci est une innovation (bid’a) qu’ont reprochée les compagnons (ra).
- Est-il sounna pour l’imam de faire le sermon du ‘îd sur un minbar (chaire) ?
→ Certains savants sont d’avis que c’est une sounna car il est dit dans le hadith de djâbir (ra) il est rapporté que le prophète عليه الصلاة والسلام a fait un sermon aux gens puis « est descendu et est allé chez les femmes ». Ils ont dit que la descente ne se fait que d’un endroit surélevé, et c’est ce qui se fait actuellement.
Et certains savants ont dit que le sermon sans minbar est préférable.
Et ce point ne comporte une certaine largesse inchâ Allah.
- Si le prieur arrive à la prière du ‘îd et que l’imam a terminé la 1ère rak’ah, comment la rattrape-t-il ?
→ Lorsque l’imam fait le salâm, il rattrape la rak’ah comme elle se fait normalement c'est-à-dire avec ses takbirât.
- Quel est le jugement du fait de faire les takbîrât en groupe (en même temps) après la prière ?
→ Le fait de le faire en groupe est discutable car c’est contraire à l’habitude des pieux prédécesseurs ; ce qui est légiféré c’est que chacun fasse le takbir seul (à voix haute), comme il est rapporté dans le hadith de Anas (Ra) qu’ils étaient avec le prophète عليه الصلاة والسلام au hadj, parmi eux celui qui faisait « attahlîl » (lâ ilâha illallâh), et parmi eux le « moukabbir » (Allahou akbar), et il ne disaient pas la même chose.
- Est-ce que le dhikr spécifique (du ‘îd) se fait uniquement après la prière en groupe ou est-il sounna également après la prière seul ?
→ Cela est légiféré que l’on ait prié en groupe, ou seul, ceci est le plus proche. Et certains savants sont d’avis que ça n’est légiféré que lorsqu’on prie avec le groupe.
- Commence-t-on par le takbir avant le dhikr qui se fait après les prières ?
→ Il n’y a pas de texte authentique du prophète عليه الصلاة والسلام concernant le dhikr spécifique, mais il y a des âthâr (paroles de compagnons) et des idjtihâdât des savants, et ceux-ci disent qu’on commence par les takbîrât avant le dhikr habituel après les prières.
- Quand se fait le takbîr du ‘îd général et le takbîr spécifique ?
→ Le takbîr général du ‘îd se fait à tout moment et le takbîr spécifique se fait après les prières obligatoires.
Les savants ont dit que le dhikr spécifique ne se fait que pour ‘îd al adha (pas pour ‘î al fitr) et il commence du fadjr du jour de ‘Arafah et se termine au ‘asr (compris) du dernier jour de « tachrîq » (13ème dhoul-hiddjah). Le takbir « moutlaq » se fait pendant les 10 jours de dhoul-hiddjah + les 3 jours de tachrîq (donc pendant 13 jours).
Et la sounna c’est de le faire à voix haute, sauf les femmes, elles le font à voix basse.
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