- La règle de base est que si quelqu’un a fait le woudoû selon la législation il le conserve sauf s’il y a une preuve du contraire dans la législation. Donc si quelqu’un dit « ceci annule le woudoû » il faut qu’il amène un dalîl.
* Si quelqu’un dit que toucher une femme avec envie annule le woudoû, on lui dit « où est le dalîl ? ».
* De même, si quelqu’un dit que le vomissement annule le woudoû.
* De même, si quelqu’un dit que le sang qui sort du corps annule le woudoû.
S’il nous vient avec une preuve authentique on la prend, sinon sa parole est rejetée et on met en pratique « al asl » (la règle de base) c-a-d la persistance du woudoû.
- Parmi les choses qui annulent le woudoû : l’urine, les selles, les gaz et ceci a été vu dans le hadith 56, de même on le verra dans le hadith 66.
De même, tout ce qui sort des 2 voies (parties intimes), que ce soit quelque chose d’habituel ou non, annule le woudoû.
De même le sommeil annule le woudoû (hadith 56) mais le hadith 62 montre que ce sommeil est conditionné.
Hadith 62 :
On rapporte d'Anas - رضي الله
عنه - que les compagnons du Prophète - صلى الله عليه و سلم
- de son vivant, attendaient la prière du 'ichâ jusqu’à ce que leur tête tombait (à cause de la somnolence). Puis, ils priaient sans
refaire leurs ablutions.
[Hadîth rapporté par Abî Dâwoud et qualifié d'authentique par Ad-Dâraqutnî, mais la version originale est de Mouslim]
عَنْ أَنَسِ بْنِ مَالِكٍ - رضي الله تعال عنه - قَالَ : « كَانَ أَصْحَابُ رَسُولِ اَللَّهِ - صلى الله عليه و سلم - - عَلَى عَهْدِهِ - يَنْتَظِرُونَ اَلْعِشَاءَ حَتَّى تَخْفِقَ رُؤُوسُهُمْ, ثُمَّ يُصَلُّونَ وَلاَ يَتَوَضَّئُونَ » [أَخْرَجَهُ أَبُو دَاوُدَ, وَصَحَّحَهُ اَلدَّارَقُطْنِيّ ُ وَأَصْلُهُ فِي مُسْلِم] |
1. Si quelqu’un s’est réuni avec le prophète عليه الصلاة والسلام, ne serait-ce qu’une seule fois, en croyant en lui et en mourrant avec cette croyance, c’est un compagnon du prophète عليه الصلاة والسلام
Et ceci est vrai même pour un enfant qui n’est pas encore pubère ou même qui n’a pas atteint l’âge de la raison, tel que Mouhammed Ibnou Abî Bakr (ra) qui est naît lors du pèlerinage d’adieu, c’est malgré tout un compagnon.
2. Ce qu’on fait les compagnons comme actes à l’époque du prophète عليه الصلاة والسلام est une « houdjdjah » (un argument qui sert de preuve) comme dans ce hadith : si nous savons que le prophète عليه الصلاة والسلام était au courant de cela alors c’est une approbation (« iqrâr ») de sa part, et si nous ne savons pas s’il était au courant de cela alors nous savons qu’Allah était au courant et le fait qu’Il ne disent rien c’est qu’Il agrée cela ; et ce qu’on fait les compagnons après l’époque du prophète عليه الصلاة والسلام est une « houdjdjah » si il y a unanimité des compagnons de science sur ce point.
3. Si le sommeil n’est pas profond (léger) au point que si la personne perdait le woudoû elle s’en rendrait compte, ce sommeil n’annule pas les ablutions, même si ce temps de somnolence dure longtemps, même si la personne est allongée et reposée sur un oreiller.
4. Mais si on s’endort vraiment au point de ne pas se rendre compte si on perdait le woudoû, ce sommeil annule les ablutions.
5. Si on perd la raison comme le cas de celui qui s’évanouit, les ablutions sont toujours annulées car dans ce cas on n’est pas conscient et donc on ne se rendrait pas compte si on perdait les ablutions. Ainsi si quelqu’un s’évanouit pendant un jour complet puis il retrouve connaissance, il n’a pas à rattraper les prières passées, alors que s’il s’endort un jour complet il doit rattraper les prières passées (hadîth) : en effet celui qui est évanoui ne peut retrouver connaissance même si on tente de le réveiller et donc il est comme le fou, contrairement à celui qui dort.
Hadith 63 :
On apporte de 'Aicha - رضي الله عنها
– qu’elle a dit : Fâtima bint Abî Houbaych est venue dire au Prophète - صلى الله
عليه و سلم - : « Ô Messager d'Allah je suis une femme dont les menstrues ne cessent pas de telle sorte que je ne suis jamais pure.
Dois-je cesser de prier ? » Le Prophète - صلى الله عليه و سلم - répondit: « Non. Il s'agit d’une veine (ce sang vient de la
métrorragie) et non des menstrues. Cesse de prier si les menstrues arrivent et si elles disparaissent, lave le sang, puis prie ».
[Hadîth agréé / mouttafaqoun 'alayhi].
Al-Boukhârî ajouta: « ...puis fais les ablutions pour chaque prière
». Mouslim a indiqué qu'il avait supprimé volontairement ce passage.
وَعَنْ عَائِشَةَ رَضِيَ اَللَّهُ عَنْهَا قَالَتْ : « جَاءَتْ فَاطِمَةُ بِنْتُ أَبِي حُبَيْشٍ إِلَى اَلنَّبِيِّ - صلى الله عليه و سلم - فَقَالَتْ : يَا رَسُولَ اَللَّهِ! إِنِّي اِمْرَأَةٌ أُسْتَحَاضُ فَلاَ أَطْهُرُ, أَفَأَدَعُ اَلصَّلاَةَ ؟ قَالَ : « لاَ. إِنَّمَا ذَلِكِ عِرْقٌ, وَلَيْسَ بِحَيْضٍ, فَإِذَا أَقْبَلَتْ حَيْضَتُكِ فَدَعِي اَلصَّلاَةَ, وَإِذَا أَدْبَرَتْ فَاغْسِلِي عَنْكِ اَلدَّمَ, ثُمَّ صَلِّي » » [مُتَّفَقٌ عَلَيْه وَلِلْبُخَارِيِّ: « ثُمَّ تَوَضَّئِي لِكُلِّ صَلاَةٍ » وَأَشَارَ مُسْلِمٌ إِلَى أَنَّهُ حَذَفَهَا عَمْدًا] |
1. La pudeur n’empêchait pas les femmes des compagnons de poser des questions concernant la science dans la religion. Et elles interrogeaient même le prophète عليه الصلاة والسلامen présence des hommes, et même sur des sujets qu’on a habituellement honte d’évoquer.
Et ceci montre que la voie de la femme n’est pas une ‘awrah (quelque chose qui doit obligatoirement être caché).
2. La femme qui a ses menstrues (règles) ne prie pas et ceci était connu d’après la parole « dois-je cesser de prier ? ».
Et ceci d’après l’unanimité des savants : elle n’a pas à prier, la prière lui est interdite, elle n’est pas valable de sa part, et elle ne doit pas la rattraper.
3. Parmi les choses qui annulent les ablutions il y a le sang qui sort du sexe de la femme si c’est de la métrorragie (sang provenant d’une veine) car le prophète عليه الصلاة والسلام a dit à Fâtimah de faire les ablutions à l’heure de chaque prière ; et si c’est le sang des menstrues, qui est un sang naturel venant de l’utérus, il faut faire le ghousl à la fin.
4. Ce qui sort des 2 voies naturelles annule les ablutions, en petite ou grande quantité, qu’il y ait une matière qui sort comme pour l’urine, les selles ou le sang, ou qu’il n’y ait pas de matière qui sort comme les gaz, sauf que le gaz qui sort du sexe de la femme (de devant) n’annule pas les ablutions car il ne vient pas du ventre.
5. Le sang qui sort d’ailleurs que les 2 voies naturelles, tel que le sang qui coule du nez ou d’une blessure, ne fait pas perdre les ablutions.
6. Si une femme voit le sang pendant tout le mois ou presque, et qu’elle avait une période de règle connu pendant les mois précédents, elle arrête de prier pendant la période qui correspond à son ancienne habitude, puis elle se purifie et prie, même si le sang continue à couler ; et elle refait le woudoû à l’entrée de l’heure de chaque prière (ceci sera étudié au chapitre 10 inchâ Allah).
Ex : Une femme avait une période de règles qui durait 7 jours, puis elle est touchée par la maladie de la métrorragie et le sang commence à couler tout le mois ou la majorité du mois, nous lui disons : « lorsque ta période habituelle de règle arrive (« al ‘âdah ») (ex : du 10ème jour du mois lunaire au 17ème jour du mois) ne prie pas et ton mari ne t’approche pas (c-a-d pas de rapport intime) et ne jeûne pas », et elle abandonne tout ce que la femme en période de règle abandonne ; et lorsque les 7 jours habituels se terminent elle lave le sang et fait le ghousl puis elle prie ; et lorsque l’heure de la prochaine prière entre elle fait les ablutions (après avoir lavé le sang et mis quelque chose qui protège ses vêtements du sang) et prie, et lorsque l’heure de la prière suivante entre elle fait la même chose.
7. Les savants ont dit que c’est la même chose pour celui qui perd constamment ses ablutions comme celui qui a de l’incontinence urinaire (ou elle cesse parfois mais de façon aléatoire), c’est à dire qu’il fait le woudoû après l’entrée de l’heure de la prière puis il peut prier ce qu’il veut comme prières obligatoires et surérogatoires.
Mais si l’incontinence se coupe toujours à la fin du temps d’une prière (30 minutes avant le maghrib par exemple) et qu’il a assez de temps pour faire les ablutions et la prière, il doit obligatoirement faire cette prière à la fin de son temps avec une purification complète.
Et c’est la même chose pour celui qui a l’incontinence d’excréments.
De même pour celui qui a les gaz continuellement et ne peut pas les retenir, il agit de la même façon, et lorsqu’un gaz sort cela n’annule pas les ablutions car Allah dit : لا يُكَلِّفُ اللَّهُ نَفْسًا إِلا وُسْعَهَا « Allah n'impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité ».
8. Il est obligatoire de laver le sang des menstrues, et la petite quantité n’est pas excusée comme nous l’avons vu dans le hadith 27 ; et ce qui apparaît c’est que c’est la même chose pour le sang de la métrorragie et que tout ce qui sort des 2 voies naturelles est impur et que la petite quantité n’est pas excusé, à part le liquide qui sort continuellement du sexe de la femme (pertes blanches), il est pur, mais il annule les ablutions (les pertes blanches sont pures donc il n'est pas nécessaire de les nettoyer, mais elles annulent les ablutions).
9. Il est obligatoire de se purifier de l’impureté et il est interdit de prier avec une impureté sur le corps ; si on a oublié et on a prié ainsi, la prière est valable ; si on a rien pour nettoyer l’impureté on l’allège au maximum (on la diminue) puis on prie sans faire le tayammoum (ablution sèche) pour cette impureté.
Hadith 64 :
On rapporte de 'Alî ibn Abî Tâlib - رضي الله
عنه – qu’il a dit : j’étais un homme dont la sortie du «
madhiy » (liquide séminal) était fréquente. Alors j'ai dit à Al Miqdâd d’interroger le Prophète - صلى الله عليه و سلم
- et il l’interrogea. Alors le Prophète - صلى الله عليه و سلم - a répondit: « Cela entraîne les ablutions ».
[Hadîth agréé / mouttafaqoun 'alayhi et c’est Al-Boukhârî qui en a donné la version].
وَعَنْ عَلِيِّ بْنِ أَبِي طَالِبٍ - رضي الله تعال عنه - قَالَ : « كُنْتُ رَجُلاً مَذَّاءً, فَأَمَرْتُ اَلْمِقْدَادَ بْنَ اَلْأَسْوَدِ أَنْ يَسْأَلَ اَلنَّبِيَّ - صلى الله عليه و سلم - فَسَأَلَهُ , فَقَالَ : « فِيهِ اَلْوُضُوءُ » » [مُتَّفَقٌ عَلَيْهِ, وَاللَّفْظُ لِلْبُخَارِيّ] |
1. Le « madhiy » est un liquide fin qui sort après une envie (un plaisir après avoir embrassé l’épouse, ou après un regard ou un souvenir) sans qu’on le sente sortir, mais on sent le liquide lorsqu’il est sorti (on sent une humidité). Ceci arrive à la majorité des hommes mais certains hommes ne sont pas concernés par ce liquide. Certaines personnes ont ce liquide qui coule parfois, d’autres souvent comme c’était le cas de ‘Ali (ra).
2. Ce hadith prouve clairement que la sortie du madhiy annule les ablutions.
Et celui qui a constamment le madhiy et ne peut pas se maîtriser agit comme celui qui a l’incontinence urinaire.
3. Il est permis de raconter à propos de soi des choses dont on a honte habituellement en cas de besoin comme l’a fait ‘Ali. Ceci n’est pas reprochable.
4. Il faut éviter d’évoquer clairement à la famille de la femme ce qui concerne le plaisir et le sexe car cela peut être contraire à la bonne moralité.
5. Si quelqu’un a honte de demander il désigne quelqu’un (« tawkîl ») qui interroge à sa place concernant ce dont il a besoin comme connaissances car la pudeur n’a pas empêché Ali (ra) d’envoyer quelqu’un à sa place, car il est interdit de se priver d’une connaissance obligatoire par pudeur.
Et ici ‘Ali a envoyé en particulier Al Miqdâd Ibnoul Aswad (ra) car il se relayait avec lui pour apprendre auprès du prophète عليه الصلاة والسلام comme le faisait ‘Oumar avec un autre compagnon.
6. Il y a ici l’autorisation du « tawkîl » pour la science c’est à dire d’envoyer quelqu’un qui assiste à une assemblée de science puis lui transmet ou d’envoyer quelqu’un qui demande pour lui (interroger sur la religion), mais à condition d’avoir confiance en son honnêteté et sa prudence à retransmettre comme il a entendu sans changement.
7. Dans une version de ce hadith rapportée par Al Boukhâriy il est dit qu’il doit se laver le sexe et refaire les ablutions : donc lorsque le madhiy sort il est obligatoire de se laver complètement le sexe même s’il n’a pas été touché par le madhiy.
Et dans une autre version qui ne se trouve pas dans les 2 sahih il est dit qu’il doit également se laver les testicules.
Donc l’avis le plus juste c’est qu’il faut obligatoirement laver le sexe entièrement ainsi que les testicules. Et les médecins disent que ce lavage diminue la sortie du madhiy.
Et il a été précisé avant que l’impureté du madhiy est légère et qu’il suffit de verser de l’eau sur la partie du vêtement ou du corps (à part le sexe et les testicules qui doivent être lavés complètement) qui a été touchée par ce liquide, sans frottement ni essorage.
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