- Allah est miséricordieux envers nous et Son bienfait envers nous est immense lorsqu’on regarde la nourriture :
* d’abord qui l’a faite sortir de la terre : c’est Allah →أَفَرَأَيْتُمْ مَا تَحْرُثُونَ
أَأَنْتُمْ تَزْرَعُونَهُ أَمْ نَحْنُ الزَّارِعُونَ
لَوْ نَشَاءُ لَجَعَلْنَاهُ حُطَامًا فَظَلْتُمْ تَفَكَّهُونَ
إِنَّا لَمُغْرَمُونَ
« Voyez-vous donc ce que vous labourez ? Est-ce vous qui le cultivez ? ou (en) sommes Nous le cultivateur ? Si Nous voulions, Nous le réduirions en débris. Et vous ne cesseriez pas de vous étonner et (de crier) : "Nous voilà endettés »
* toute la chaîne pour qu’elle arrive à notre bouche par la grâce d’Allah
* le fait d’éprouver du plaisir lorsqu’on la mange
* les signes qu’Il a mis à l’intérieur de notre corps → وَفِي أَنْفُسِكُمْ أَفَلا تُبْصِرُونَ « ainsi qu'en vous-mêmes. N'observez-vous donc pas ? », le foie, les intestins, les rhins, la rate… : chaque organe a une fonction précise avec la permission d’Allah
* puis Allah nous fait bénéficier de ce qui est profitable dans cette nourriture et nous débarrasse de ce qui ne l’est pas et ceci avec facilité (sauf pour celui qui est touché par une maladie). Si Allah voulait l’urine serait bloquée et on serait détruit… .
Ainsi si l’être humain voulait dénombrer tout ces bienfaits il en serait incapable, comme Allah le dit
وَإِنْ تَعُدُّوا نِعْمَةَ اللَّهِ لا تُحْصُوهَا → « Et si vous comptez les bienfaits d'Allah, vous ne saurez pas les dénombrer ».
- De même Allah nous a comblé de Son bienfait en légiférant un dhikr (formule d’évocation) à l’entrée de la nourriture et à sa sortie :
* en mangeant "bismillêh" au début et "al hamdoulillêh" à la fin
* il y a une dou’â (invocation) en entrant aux toilettes et il y en a une autre en en sortant.
- La législation islamique est globale, elle englobe toute chose : l’habillement, la nourriture, les boissons, le sommeil, l’entrée dans la mosquée, dans la maison, dans les toilettes, les rapports intimes… .
Et donc il est possible que l’homme fasse de tous ces actes des adorations avec lesquelles il se rapproche d’Allah.
- L’accomplissement des besoins naturels comportent des « âdâb » (règles de bienséance) par la parole et par les gestes, en entrant et en sortant et en s’asseyant.
Hadith 77 :
On rapporte d’Anas ibn Mâlik - رضي الله تعالى عنه - qu’il a dit : Le Prophète - صلى الله عليه و سلم - avait l’habitude d’ôter sa bague (pour la poser) lorsqu’il voulait entrer dans le lieu d’accomplissement des besoins ».
[Hadîth rapporté par les quatre mais il est défectueux].
عَنْ أَنَسِ بْنِ مَالِكٍ - رضي اللّه تعال عنه - قَالَ: كَانَ رَسُولُ اللَّهِ - صلى الله عليه و سلم - إِذَا دَخَلَ الْخَلآءَ وَضَعَ خَاتَمَهُ. [أَخْرَجَهُ الأَرْبَعَةُ, وَهُوَ مَعْلُولٌ] |
1. Le prophète عليه الصلاة والسلام portait une bague, soit sur la main gauche, soit sur la main droite, et certains ont dit qu’il la portait le plus souvent dans la main gauche. Il utilisait cette bague lorsqu’il écrivait aux rois pour les appeler à l’islam. On lui a dit que ceux-ci (les rois) n’acceptaient les lettres qu’avec une signature et donc il utilisa la bague comme signature. Il était écrit sur la bague du prophète عليه الصلاة والسلام : « Mouhammadoun rassoûloullâh », « Mohammed » en bas, « rassoûl » au milieu, et « Allah » en haut. Le prophète عليه الصلاة والسلام portait sa signature sur la main pour éviter de la perdre et pour qu’elle soit en sécurité contre une mauvaise utilisation, surtout qu’à cette époque leur vêtement était essentiellement le izâr (pagne) et le ridâ, et donc ils n’avaient pas de poche pour y ranger ces choses.
2. Le fait de porter une bague n’est pas une sounna mais c’est autorisé aux hommes, car le prophète
عليه الصلاة والسلام l’a portée par besoin et non en tant qu’acte d’adoration ; quant aux femmes cela fait partie de leur parure et il leur est demandé de se parer pour leur mari autant que possible avec ce qui ajoute de la tendresse entre eux. Quant aux hommes c’est juste une autorisation sauf qui leur est interdit de porter des bagues en or, car le prophète عليه الصلاة والسلام a interdit cela aux hommes.
3. Le prophète عليه الصلاة والسلام ôtait sa bague en entrant aux toilettes car il était écrit dessus le nom d’Allah et de là les savants ont dit qu’on ne doit pas entrer aux toilettes avec quelque chose écrit dessus le nom d’Allah, il faut éviter ceci mais ce n’est pas interdit car le prophète عليه الصلاة والسلام ne l’a pas interdit ; mais s’il doit garder cette chose avec lui il la cache pour que le nom d’Allah n’apparaisse pas et ce en cas de besoin comme la peur qu’on lui vole ou qu’il l’oublie ou qu’il y ait quelque chose de privé comme une feuille qu’il ne veut pas que les gens puissent lire, donc en cas de besoin il n’y pas de mal surtout si elle est cachée dans sa poche.
Et s’il ne peut pas la cacher comme dans le cas de celui qui n’a pas de poche, comme celui qui est en état d’ihrâm (sacralisation), il la laisse avec lui et il n’y a pas de problème, car c’est juste un acte recommandé et non obligatoire.
Par contre pour le « moushaf » (Coran) les savants ont dit qu’il est interdit de le rentrer aux toilettes car la parole d’Allah est la parole la plus honorée et donc elle doit obligatoirement être éloignée des endroits sales, sauf en cas de « daroûrah » comme le cas où on se trouve dans un endroit public et on a peur qu’on lui vole ce n’est pas grave mais il faut le couvrir (cacher dans la poche) pour qu’il ne soit pas visible.
Hadith 78 :
On rapporte d'Anas - رضي الله تعالى عنه - qu’il a dit : lorsque le Prophète - صلى الله عليه و سلم - entrait dans le lieu d’accomplissement des besoins, il disait : « Allâhoumma innî a’oûdhou bika minal-khoubthi wal-khabâ-ith » « Ô Allah, je Te demande protection contre le mal et les gens du mal ». .
[Hadîth rapporté par les sept].
وَعَنْهُ - رضي اللّه تعال عنه - قَالَ: كَانَ رَسُولُ اللَّهِ صلى الله عليه و سلم - إِذَا دَخَلَ الْخَلآءَ قَالَ: « اَللَّهُمَّ إِنِّي أَعُوذُ بِكَ مِنْ الْخُبْثِ وَالْخَبَائِثِ ». [أَخْرَجَهُ السَّبْعَة] |
1. « Lorsque le Prophète - صلى الله عليه و سلم - entrait dans les toilettes » veut dire lorsqu’il voulait entrer aux toilettes et non lorsqu’il était entré, et ceci est répandu dans la langue arabe :
Allah a dit فَإِذَا قَرَأْتَ الْقُرْآنَ فَاسْتَعِذْ بِاللَّهِ مِنَ الشَّيْطَانِ الرَّجِيمِ « Lorsque tu lis le Coran, demande la protection d'Allah contre le diable banni » → ici cela veut dire « lorsque tu veux lire le Coran demande la protection d’Allah contre le diable juste avant cette lecture ».
2. « Al khoubth » veut dire le mal ; « al khabâ-ith » veut dire les gens du mal : on demande protection contre ces 2 choses.
Il y a également une version qui dit « al khoubouth » et les savants ont dit que dans ce cas « al khoubouth » veut dire les « chayâtînes » mâles (démons mâles) et « al khabâ-ith » veut dire les chayâtînes femmelles.
La version avec « al khoubth » est plus générale et plus globalisante, et la version avec « al khoubouth » est plus spécifique à cet endroit (les toilettes) car c’est le lieu des démons.
Le mieux est de réciter la formule la plus générale donc avec « al khoubth ».
3. Les endroits où l’on fait ses besoins sont les demeures des démons alors que les demeures des anges sont les maisons d’Allah c-a-d les mosquées, et ceci fait partie de la Sagesse d’Allah.
4. Il est conseillé de réciter cette formule d’évocation avant d’entrer aux toilettes car les demeures des démons sont des endroits sales et mauvais, et si l’on rentre il se peut que l’on soit touché par un mal de ces démons et donc on demande cette protection d’Allah ; et c’est pour cela que la plupart des fois où les djinns font du mal à quelqu’un c’est dans ces endroits (les toilettes) car ce sont leurs demeures.
5. Si on fait ses besoins dans la nature (« al barr ») on la récite en faisant le dernier pas avant de s’asseoir.
6. Il y a un autre hadith qui n’est pas dans les deux traditions authentiques qui ajoute également le fait de dire « bismillèh », donc on dit « bismillèh Allâhoumma innî a’oûdhou bika minal-khoubthi wal-khabâ-ith ».
(Ce qui apparaît c’est qu’on ne dit pas cette formule si on entre aux toilettes et qu’on ne va pas accomplir ses besoins).
Hadith 79 :
On rapporte d'Anas - رضي الله تعالى عنه - qu’il a dit : « Lorsque le Prophète - صلى الله عليه و سلم - entrait dans le lieu d’accomplissement des besoins, moi et un jeune garçon de mon âge lui apportions un petit récipient rempli d'eau ainsi qu’une petite lance (« ’anazah »). Alors, il se lavait avec l'eau ».
[Hadîth rapporté par Al-Boukhârî et Mouslim].
وَعَنْهُ - رضي اللّه تعال عنه - قَالَ: كَانَ رَسُولُ اللَّهِ - صلى الله عليه و سلم - يَدْخُلُ الْخَلآءَ, فَأَحْمِلُ أَنَا وَغُلامٌ نَحْوِي إِدَاوَةً مِنْ مَاءٍ وَعَنَزَةً, فَيَسْتَنْجِي بِالْمَاءِ [مُتَّفَقٌ عَلَيْه] |
- * « Al khalâ » c’est l’endroit fait pour faire ses besoins comme les toilettes actuellement.
* « al idâwah » est un petit récipient en peau dans lequel on met l’eau.
* « al ‘anazah » est un bâton muni d’une pointe de fer (petite lance) que le prophète عليه الصلاة والسلام utilisait en voyage lorsqu’il voulait faire ses besoins afin de se couvrir avec le vêtement qu’il mettait dessus et il l'utilisait également en tant que « soutra » (barrière) pour la prière.
1. Il y a dans ce hadith la preuve qu’on a le droit de faire al istindjâ (le fait de se laver) avec de l’eau pour l’urine et les selles et cela est suffisant même si on n’a pas fait al istidjmâr (essuyage) avec des pierres ou l’essuyage avec du papier, car Anas (ra) n’a pas évoqué le fait d'apporter également des pierres pour le prophète عليه الصلاة والسلام.
Quelqu’un pourrait dire : "comment peut-il faire ceci et remplir sa main d’impuretés ?". Nous dirons qu’il salit sa main avec des impuretés pour justement enlever ces impuretés et ceci n’est pas une chose mauvaise ou contraire à la bonne moralité.
Exemple : quelqu’un en état d’ihrâm (sacralisation) est touché par du parfum sur son vêtement ou son corps, puis il prend de l’eau et lave le parfum, ici il va toucher le parfum alors que ceci est interdit pour le mouhrim, mais il touche le parfum justement pour enlever le parfum et donc il n’est pas considéré comme celui qui utilise le parfum.
2. Il y a également la preuve de l’autorisation d’avoir à son service (domestique) quelqu’un de libre (c'est-à-dire qui n’est pas esclave) car le prophète عليه الصلاة والسلام a eut à son service Anas Ibnou Mâlik (ra) et également le jeune qui était avec lui ; et ceci avec un salaire ou non, mais pour les petits ce n’est qu’avec l’autorisation du tuteur, sauf pour ce qui est de la coutume (des habitudes admises) comme un petit service rapide.
3. il y a également la vertu et le mérite de Anas Ibnou Mâlik car il était au service du prophète
عليه الصلاة والسلام.
Hadith 80 :
On rapporte de Al Moughîra Ibn Chou’bah - رضي الله تعالى عنه - qu’il a dit : un jour, le Prophète
- صلى الله عليه و سلم - m'a dit: « Prends le récipient » ; alors il s'éloigna jusqu'à ce qu'il disparaisse de ma vue, alors il satisfit ses besoins ».
[Hadîth rapporté par Al-Boukhârî et Mouslim].
وَعَن الْمُغِيرَةِ بْنِ شُعْبَةَ - رضي اللّه تعال عنه - قَالَ: قَالَ لِيَ النَّبِيُّ - صلى الله عليه و سلم - « خُذِ الْإِدَاوَةَ ». فَانْطَلَقَ حَتَّى تَوَارَى عَنِّي, فَقَضَى حَاجَتَهُ [مُتَّفَقٌ عَلَيْه] |
Al Moughîra Ibn Chou’ba (ra) était avec le prophète عليه الصلاة والسلام pendant l’expédition de Taboûk, et il l’accompagnait et il était à son service pour ses ablutions et son istindjâ
1. Le prophète عليه الصلاة والسلام ne s’est pas éloigné pour cacher sa nudité (« ‘awrah ») car ceci est une obligation et il n’y a pas besoin de s’éloigner pour que cela se réalise, mais il a fait cela pour que personne ne le voit dans cette situation et ceci fait partie de la pudeur et la bienséance dans l’accomplissement des besoins.
Donc il ne faut pas accomplir ses besoins devant les gens même s’ils ne voient pas nos parties intimes car ceci est vilain et contraire à la bonne moralité.
Donc il est conseillé si on se trouve dans « al barr » (le désert ou la campagne) de s’éloigner pour accomplir ses besoins pour ne pas être vu, soit on se cache derrière un arbre, ou derrière une voiture, l’essentiel est de ne pas s’asseoir devant les gens et même s’ils ne voient pas notre nudité.
2. Il y a également dans ce hadith la vertu et le mérite d’Al Moughîra Ibn Chou’ba (ra) car il était au service du prophète عليه الصلاة والسلام.
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